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Val de Gascogne sèche plus propre

A Saint-Gaudens, le nouveau séchoir Strahl permet de sécher deux fois plus de maïs qu'avant, en économisant 20 % de gaz.

Val de Gascogne a investi dans ses séchoirs du piémont pyrénéen. Ils consomment moins d'énergie et permettent d'obtenir une meilleure qualité de maïs.

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A Saint-Gaudens en Haute-Garonne, Val de Gascogne a investi en 2015, 850 000 € dans un nouveau séchoir Strahl FR 15000 à recyclage d'air. Celui-ci permet de sécher 70 t de maïs par heure, alors que les deux anciens séchoirs qu'il remplace n'avaient, à eux deux, qu'un débit de 30 t/h. « Non seulement nous avons plus que doublé notre capacité de séchage, mais ce nouvel outil nous permet d'obtenir une meilleure qualité de grain, plus homogène, et d'économiser du gaz, confie Arnaud Bonnet, responsable collecte, appro et séchage du secteur sud de Val de Gascogne. La durée du préstockage du maïs est plus courte. Nous n'avons plus de grains cassés par le séchage, et la qualité amidonnière est assez bonne en sortie de séchoir. Nous pouvons ainsi répondre à des cahiers des charges plus qualitatifs, notamment pour le marché du petfood, et mieux valoriser la production. »

Une capacité renforcée

Doté d'un seul brûleur, ce séchoir est facile d'utilisation et d'entretien, grâce à ses parois intérieures lisses, et il recycle une partie de l'air usé humide. Une étude réalisée avec Arvalis, en 2015, montre que cela permet de faire 15 à 20 % d'économies sur la consommation de gaz de ville.

« Nous séchons actuellement aux alentours de 18 000 t de maïs par an, précise le responsable. Cette installation nous a permis de gérer différemment notre plan de stockage en ramenant une partie du maïs du piémont pyrénéen à Saint-Gaudens, qui est le site stockeur de Val de Gascogne le plus proche de la frontière espagnole pour nos exportations. »

A Laméac et Lescurry, dans les Hautes-Pyrénées, c'est OGR, filiale du pôle négoce de Val de Gascogne, qui a racheté en 2014 les deux sites de séchage de maïs de la Céréalière d'Antin. Les séchoirs sont équipés de chaudières à bois, un choix de l'ancien propriétaire lorsque le gaz est devenu trop onéreux. « Val de Gascogne possédait à proximité un point de collecte, sans stockage, ni séchage, si bien que nous devions transporter le maïs humide jusque dans le Gers ou à Saint-Gaudens, raconte Philippe Perrotin, directeur du pôle négoce de Val de Gascogne. C'était une aberration, car nous gaspillions de l'énergie. Ces sites d'une capacité de 8 000 et 6 000 t, nous permettent de faire des économies sur le transport et de déployer notre activité. »

Le bois est moins cher mais a plus de contraintes

OGR a passé un accord avec l'Office national des forêts (ONF) pour la livraison de bois renouvelable de proximité, sous forme de plaquettes, répondant à un cahier des charges précis. En période de séchage, l'ONF livre les deux sites, une ou deux fois par semaine. 300 à 400 t sont utilisées pendant la campagne, d'octobre à décembre. « Même si le prix du gaz a baissé ces dernières années, utiliser du bois nous fait faire d'importantes économies, ajoute Philippe Perrotin. En revanche, nous avons des contraintes supplémentaires. Nous devons allumer les chaudières une demi-heure à une heure avant le début du séchage du maïs et les recharger en bois régulièrement, grâce à un système automatique. Elles fonctionnent jour et nuit pendant une semaine. Lorsqu'on les arrête, l'inertie est plus longue qu'avec le gaz et la chaleur persiste. Chaque semaine, l'arrêt, le nettoyage et la maintenance prennent une demi-journée sur chaque site. »

L'efficience de la combustion permet d'avoir peu de rejets de fumées dans l'air et la qualité du séchage est équivalente à celle du gaz. Elle permet de faire passer les grains, dont l'humidité varie de 20 à 30 %, selon les conditions climatiques, à 15 % pour les stocker dans de bonnes conditions. En 2014, les deux chaudières à bois ont séché 6 000 t, puis 10 000 t en 2015 et 2016. « Nous sommes très satisfaits de ce système qui fonctionne grâce à une énergie produite localement, mais nous gagnerions en souplesse si nous disposions de bois et de gaz, reconnaît le directeur. Ce dernier pourrait être utilisé pour les courtes périodes de séchage, comme des demi-journées. »

Florence Jacquemoud

Arnaud Bonnet, responsable collecte, appro et séchage du secteur sud, chez Val de Gascogne.

Stockage des plaquettes de bois.

A Lameac, le séchoir dispose d'une chaudière à plaquettes de bois, un combustible moins cher que le gaz, à qualité de séchage équivalente.

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